La commune trouve son origine ancestrale grâce à un parchemin de 9 siècles d’existence détenu par la bibliothèque nationale à Paris, l'acte de donation par lequel le roi Rodolphe de Bourgogne, en l’an 1029, donne à l’Abbaye de Cluny, l’Eglise de Saint Blaise, son village, ses serfs, serves et tous droit d’usages.
En 1815, la paroisse de Saint-Blaise est rattachée à celle d'Andilly. Auparavant elle dépendait de la paroisse de Présilly.
En 1844, le village demande le démembrement paroissial de la commune d'Andilly et la venue d'un prêtre pour Saint-Blaise.
Pour les habitants, il s'agit d'un avantage inapréciable et sont prêts à faire des efforts financers pour que la paroisse soit desservie par son propre prêtre.
Finalement c'est en 1847 que la paroisse de Saint-Blaise fût autonome et que le curé Laperousaz arriva à Saint-Blaise.
cAu nom de la Sainte et Indivisible Trinité, Rodolphe, roi par la grâce de Dieu.
Donc, étant donné que tout ce qui a trait à la religion a trouvé son point de départ dans les inviolables décrets des rois qui nous ont précédé, et que c'est grâce à eux que s'est maintenu notre effort de soutien en faveur de ceux qui s'adonnaient au service de Dieu avec conscience et affection, le gouvernement royale a pu assurer la suffisante ou presque aux uns et aux autres:
Situations qu'à son rang la Sainte Eglise de Dieu a pu garantir jusqu'a présent et durant une longue période.
Néanmoins, il convient que nous qui travaillons dans la vigne de Dieu, nous ne permettions pas que manquent des ouvriers dans la réalisation de cette oeuvre divine, mais que plutôt nous assayions de mener cette oeuvre à sa perfection.
C'est pourquoi tous, dans le temps présent et à l'avenir, doivent savoir de quelle manière moi, Rodolphe, à la demande instante de ma très chère épouse Hermengarde, je fais don, sur mes possessions héréditaires, d'un petit bien pour le salut de mon âme de mon épouse ci-dessus nommée, en faveur du monastère de Saint-Pierre, que l'on appelle Cluny, de l'Abbé et des moines de ce monastère vivant selon la règle de Saint-Benoît, et de tous ceux qui servent Dieu en ce même lieu.
Je fais don de L'Eglise de Saint-Blaise, de tout le village et de toutes ses dépendances: montagnes, plaines, champs, prairies, pâturages, forêts et tous les *revenus.
De tout cela, moi et mon épouse faisons don au monastère, ci-dessus décrit, afin que, s'il nous arrivait de nous acquitter insuffisamment de notre devoir envers Dieu, nous n'encourions pas les dommages mérités par nos fautes et négligences, mais que, grâce aux prières de ceux que nous entretenons sur le plan temporel, nous soyons récompensés dans la vie éternelle comme les coureurs dans le stade.
Et pour que ces décisions soient considérées comme prises par nous et ne soient pas rompues par nos descendants, nous les avons renforcées par notre propre main et nous avons ordonné de les marquer de notre sceau.
Sceau du pieux roi Rodolphe
C'est Aleker, prêtre indigne d'une telle fonction, qui sur l'ordre du roi a écrit cet acte
Tout cela s'est passé dans la ferme de Tabernis, actuellement appelée Urba, près du fleuve coulant à cet endroit. Daté du XVIIII KL FEBR à partir de l'incarnation du maître, sous le règne du roi Rodolphe, durant la 35ème année de son règne.
C'est pour qu'on en garde un pieu souvenir que le frère Clonacio, pêcheur débonnaire, se rendit dans le canton de Genève et à son voisinage dans les villages limitrophes de cet endroit.
*revenus: dîmes sur serfs, etc...
Le col du Mont Sion a depuis longtemps été un lieu de passage important entre Genève et le sud de l’Europe.
Dès la période romaine la région est marquée par l'influence de Genève (Genava, chef lieu d'une civitas).
La voie principale reliant Genève à Annecy («Boutae» : petite ville à l'époque) longe l'ouest du massif selon un tracé proche de celui de la route départementale RD1201 actuelle.
Au Moyen Age se trouvait dans le secteur un hospice « l’hopital du Mont-Sion ». Plus tard, fut installé un relais pour les voyageurs des diligences, puis des voitures. Il fonctionna jusqu’en 1960 et le bâtiment est tout à fait visible depuis la Route RD1201. Le restaurant de la clef des champs occupe un ancien bâtiment.
LES LEGENDES DE SAINT-BLAISE
L’EGLISE FOUDROYEE
Le 17 juillet 1753, la foudre tomba sur le clocher du village, tuant sur le coup le curé Claude-François Girel et détruisant entièrement l’édifice.
LES CHEMINS DE COMPOSTELLE
Un des trajet préambulaire des chemins de Compostelle nommé « Via Gebennensis » (Genève) passe par notre commune. Venant de Genève il passe par l’Abbaye Pomier, près de notre cimetière, descend sur le Mont-Sion et rejoint le village de Charly par les champs.
Ce trajet rejoint la « Via Podiensis » (1 530 km), qui tire son nom du Puy-en-Velay ; lieu de pèlerinage marial ; ce chemin est balisé comme « GR 65 ».
L’OURS QUI PETE
Après 80 jours d’hibernation, l’ours sort de sa caverne et regarde la lune. Si la lune est blanche c’est que le printemps n’est pas là. Il rentre alors dans sa caverne pour achever son hibernation.
Si la lune est noire, il pète. Important le pet de l’ours ! L’ours ayant passé 80 jours aux enfers (hibernation), la fermentation intestinale a fabriqué un fécalum (bouchon anal) qu’il doit éjecter. S’il ne pète pas, il meurt.
La mythologie raconte qu’il ramène avec lui, dans son ventre, et depuis les enfers, les âmes des morts qu’il lâchera en même temps que les vents de printemps. Ces âmes-vent féconderont la terre.
LE SABBAT DES SORCIERES
Les réunions de sorciers et de sorcières ont généralement lieu dans des endroits discrets. Les gens qui y participent ont vendu leur âme au diable, personnage qu’ils ont souvent rencontré par hasard en un lieu désert sous la forme d’un bel homme, d’une belle femme ou d’un animal.
Ces hiryges, mot savoyard dérivé du latin « hereticus » désignant sorciers ou sorcières, ont renoncé à Dieu. Ils se retrouvent régulièrement autour d’un grand feu pour leurs assemblées sacrilèges faites de festin, de danses et d’orgies, souvent en compagnie de Belzébuth en personne. Les grottes de Saint-Blaise, avec leur curieuse position en ligne à une même altitude, auraient été autrefois le théâtre de gogues endiablées.
LE BUCHERON TROP CURIEUX
Une nuit de la Saint-Martin, soit un 11 novembre, un bûcheron eut la mauvaise idée de vouloir assister à une réunion satanique. L’homme était costaud et avait emporté avec lui sa cognée. Pourtant, on ne l’a jamais revu au village ! Peut-être a-t-il refait sa vie dans une autre contrée… Mais il est plutôt probable que ce bûcheron a été transformé en renard et qu’il habite depuis dans les grottes de la commune.
SAINT-BLAISE
D'après « La Légende dorée », après que Blaise fut désigné comme évêque de Sébaste et pour échapper aux persécutions de Dioclétien, le saint gagna une caverne où il vécut en ermite. Assis à l'entrée d'une grotte, les oiseaux lui apportaient sa subsistance, et les animaux s'assemblaient autour de lui pour recevoir sa bénédiction ou pour être guéri lorsqu'ils étaient malades : on le voyait ainsi nourrir un renard, caresser la tête d'un lion ou d'une panthère.
UN PEU PLUS DE DETAILS SUR L'OURS QUI PETE ET SAINT BLAISE
Source : http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaints/blaise.htm
L’OURS QUI PETE
La fête de la Purification-Chandeleur est si importante qu'elle demanderait un long développement. Nous nous contenterons d'en évoquer quelques points essentiels en liaison avec la logique du calendrier.
La Vierge qui a accouche à Noël se purifie au bout de quarante jours. C'est la fête des ourses.
J'entends bien, les "ourses" au sens des menstrues. Dans les nominations populaires des "catimini", on y trouve nombre d'expressions qui ne sont pas innocentes : ragnagnas, tante rose, malédictions, les anglais ont débarqué, indisposée, j'ai vu, les ourses etc...
Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est que les ours (l'animal) et les ourses (menstrues) sortent... de leur caverne ou ils ont hiberné depuis le 11 novembre, soit deux fois 40 jours. Il y a condensation entre les ours au sens animal du terme et les ourses au sens des menstrues.
Il se passe bien des choses en ce jour terrible. On y trouve l'histoire d'Actéon et Diane-Artémise (déesse ourse) ainsi que celle de Mélusine la grande fée Serpentine de Lusignan. (La partie "poissonneuse" est un symbole menstruel - Mélusine représente la femme avec son pouvoir de génération)
Retenons que le jour de la Purification, l'ours sort de sa caverne et regarde la lune. Si la lune est blanche, c'est que le printemps n'est pas là. Il rentre alors dans sa caverne pour achever son hibernation.
Si la lune est noire, il pète. Important le pet de l'ours ! L'ours ayant passé 80 jours aux enfers, la fermentation intestinale a fabriqué un fecalum (bouchon anal) qu'il doit éjecter. S'il ne pète pas, il meurt.
La mythologie raconte qu'il ramène avec lui, dans son ventre, et depuis les enfers, les âmes des morts qu'il lâchera en même temps que les vents de printemps. Ces âmes-vent féconderont la terre.
La configuration mythologique veut qu'il ne lâche les souffles que si la lune est noire. La lune étant psychopompe, elle emmène les âmes en lune montante alors qu'elle les disperserait en lune descendante. Les âmes des morts qui errent pendant longtemps règlent leurs comptes avec les vivants.
C'est pour ça que la lune soit noire que nous faisons des crêpes : nous fabriquons une pate qui a la couleur lunaire et nous la faisons cuire dans un récipient qui a la forme lunaire. Puis nous la retournons afin qu'elle soit sombre. Nous avons intérêt à ce qu'elle soit sombre, car ainsi, le printemps est là et les âmes se dépêchent de prendre le train lunaire. Le rituel qui consiste à lancer la première crêpe sur l'armoire. Elle y restera toute l'année. La richesse dans la main gauche est symbole du printemps fécond.
Le déchainement des vents de printemps amène la Saint Blaise au 3 février. Blaise a le sens de "souffle" fécondant. L'ours qui est entre dans sa caverne le 11 novembre sous le nom de Martin en sort au 2 février sous, le nom de Blaise. (Blaise signifie aussi "loup").
SAINT BLAISE
Blaise qui serait mort en 316 s'était intéressé à la médecine.
Il fut élu évêque de Sébaste - aujourd'hui Sivas, en Turquie. Puis il se retira dans une grotte, sur le Mont Argée - Agri dagi, montagne qui se trouve au centre de la Turquie, un peu à l'est de la Cappadoce, près de l'ancienne Césarée : Kayseri.
Les bêtes sauvages venaient tous les jours pour avoir sa bénédiction et se faire guérir de divers maux. S'il était en train de dire sa prière, les animaux ne le dérangeaient pas et attendait patiemment qu'il ait terminé.
Sous l'empereur Licinius, Agricola, gouverneur de la Cappadoce se mit à persécuter les chrétiens.
Il les exposait aux bêtes. Des soldats qui étaient en quête de lion et autres bêtes sauvages parvinrent au Mont Argée et découvrirent Blaise en prière, calme au milieu d'un troupeau de bêtes toutes plus féroces les unes que les autres, des tigres, des lions, des loups etc. Ils en furent très étonnés.
Ils emmenèrent Blaise a Sébaste pour le présenter à Agricola.
Sur la route, ils rencontrèrent une veuve avec son fils. Celui-ci se mourait d'une arête de poison qui lui entravait la gorge et qui l'étouffait. Blaise lui imposa les mains et le guérit. Une pauvre femme vint raconter qu'un loup avait volé le seul pourceau qu'elle possédait. Blaise obligea le loup à rendre le pourceau.
Arrive à Sébaste, Agricola le fit mettre en prison. Le lendemain, il le fit battre avec des bâtons pendant trois heures. Mais Blaise restait calme en espérant son martyre.
On le remit en prison. La veuve au pourceau retrouvé tua l'animal et fabriqua une chandelle qu'elle porta a Blaise avec les pieds, la tête et du pain. Blaise remercia et mangea ce qu'on lui avait apporté. Puis il dit à la veuve : ""chaque année, tu offriras une chandelle à l'église qui porteras mon nom." Après la mort de Blaise, elle porta chaque année une chandelle à l'église et fut comblée de bienfaits printaniers.
Agricola fit suspendre Blaise a un arbre pour qu'on le déchire avec des peignes de fer. Sept femmes pieuses le suivirent et se frottèrent le visage avec les gouttes de sang qui tombaient du corps de Saint Blaise. Agricola apprenant ça les menaça.
Elles proposèrent de porter les idoles sur le bord du lac afin de les nettoyer. Mais une fois arrivées au lac, elles jetèrent les idoles au fond de l'eau.
Comme elles ne voulaient pas sacrifier aux dieux, il ordonna d'allumer un grand feu puis prépara sept plaques de plomb en forme de chemises. "Où vous sacrifiez aux dieux où vous goutez le plaisir de la chaleur du plomb !" leur dit-il.
Une des femmes courait vers le feu. Un de ses enfants lui demanda de ne pas le laisser en vie car il voulait mourir avec elle pour obtenir la lumière divine. Agricola fut étonné de cette réponse et dit "il faut en plus que les enfants se moquent de nous !"
Il fit alors attacher les femmes à des poteaux puis on les déchira avec des peignes de fer. Mais au lieu de sang, du lait sortait de leurs blessures. Puis on les condamna à être jetées au feu mais le feu ne leur fit aucun mal. Les enfants leur souhaitaient bon courage. Enfin on leur trancha la tête. Ce fut radical.
Agricola fit jeter Blaise dans le lac mais il marcha sur les eaux. Puis il convia les ministres d'Agricola à en faire autant. Soixante-huit ministres y allèrent et se noyèrent tous. Puis on coupa la tête à Blaise ainsi qu'aux deux enfants d'une des sept femmes.
Il est patron des cardeurs de laine. Les tailleurs de pierres l'ont choisi a cause d'un de leurs instruments qui ressemble à la carde : la ripe. Sa légende semble décrire des histoires de chanvres et de tissage. Il est invoqué pour toutes les maladies de la gorge et principalement la coqueluche. Il est aussi patron des animaux. Les paysans, après la messe de la Saint Blaise, emmènent une chandelle bénite et passent au feu les murs et les plafonds de leurs étables.
En Turquie, a trente kilomètres au nord d'Avanos, en Cappadoce, se trouve la ville d'Hacibektas. On y trouve le monastère d'HaGi Bektas Veli. C'est un lieu de pèlerinage Bektachi important, surtout du 15 au 17 aout. Haci Bektas Veli fut un religieux chiite qui fit de nombreux disciples. Il est représenté avec des animaux qu'il tient dans ses bras. Son mythe est sans doute confondu avec celui de Saint Blaise.
Si vous allez en vacances par là, passez au monastère, c'est une oasis de fraicheur et de calme, vous penserez à l'ours Blaise qui, depuis le fond de sa caverne débouche l'entrée et fait rouler la pierre, puis sort avec les esprits animaux.